Cet article explore l’éventualité que divers biais aient historiquement traversé la littérature scientifique sur la transition énergétique, contribuant à un optimisme que les connaissances établies, préalables à cette littérature spécifique, n’auraient pas été en mesure de soutenir.
Si la décarbonation fait prendre le risque de la vassalisation, si la performance de l’Europe dans la décarbonation indique aussi qu’elle devient un satellite industriel et économique d’autres puissances, il est plus que temps d’investir la prudence, de réduire, dans l’ensemble, la dépendance à la complexité, tout en luttant frontalement contre les énergies fossiles, sans parier sur des substituts.
Aucune transition, nulle part
Dans son livre Sans Transition, l’historien Jean-Baptiste Fressoz rappelle que « Si l’on prend en compte le charbon incorporé dans les importations, la Grande-Bretagne consommerait 90 millions de tonnes (en 2016) – au lieu des 9 millions officiellement brûlées –, presque autant qu’à la veille de l’assaut de Margaret Thatcher contre les mineurs britanniques. (…)
Une transition sans frontière
Si l’économie intérieure de l’Australie reste appuyée sur des industries hautement carbonées, l’inscription de cette économie au cœur de marchés internationaux, eux aussi fortement émetteurs de CO2, fait plus encore relativiser le bilan écologique de la transition en Australie-Méridionale. (…)
Illusion de transition en Australie-Méridionale
L’intitulé du rapport 2023 du programme pour l’environnement de l’ONU est clair : « Record battu : Les températures atteignent de nouveaux sommets, mais le monde ne réduit (toujours) pas ses émissions ». L’agence internationale de l’énergie confirme quant à elle que les émissions totales de CO₂ liées à l’énergie ont augmenté de 1,1 % en 2023. La transition énergétique peine à faire ses preuves. (…)